Aujourd’hui, le fait d’exposer et de partager son image à un public plus ou moins large est presque devenu une obligation sociale. Les causes, bien entendu, sont le développement des réseaux sociaux et les révolutions de l’informatique et de la téléphonie mobile.
En même temps, les industries cosmétiques ont profité de ce changement pour améliorer leurs offres. Avec des tutoriels d’usage de produits disponibles sur le marché, tout le monde peut devenir un symbole de beauté. Cependant, ce changement d’attitude de la population globale ne fait pas l’unanimité.
Le principe de l’assurance de soi
Parlons d’abord du soi et de ses constituants fondamentaux. À la naissance, l’élément fondamental de la personnalité humaine est le narcissisme primaire. L’enfant croit qu’il est le centre de l’univers. Au fur et à mesure de sa rencontre avec le monde extérieur, sa vision se corrige petit à petit pour se former en une personnalité adulte complète.
À l’intérieur de cette personnalité, il y a le soi qui est l’élément le plus interne du psychisme, mais qui rentre en contact avec le monde extérieur. La structuration d’un soi solide garantit la stabilité de la personnalité d’un individu. Le soi d’une personne se base sur trois éléments essentiels : la croyance en sa capacité d’agir sur le monde, la perception de son image renvoyée par les autres et la connaissance de ses forces et limites.
La recherche de l’approbation sociale, le second élément du soi, est l’argument de base qui justifie le perfectionnement de l’offre proposée par les industries du maquillage. Nous sommes tous en constante vérification de notre propre image renvoyée par les autres.
Lorsqu’il y a une dissonance entre les deux visions, il se crée en nous une tension psychique qui ne peut être résolue que par la conformité des deux perceptions ou par le refoulement. Or, si la conformité ne peut être atteinte, le refoulement laisse une blessure profonde au soi qui pousse la personne à rechercher davantage l’approbation.
La beauté consumériste
Le maquillage et les accessoires de beauté sont des instruments qui servent à renforcer le soi. Pour notre ego, nous sommes la plus belle personne de l’univers. Or, l’image de nous que nous renvoient les autres ne correspond certainement pas à cette perception trop ambitieuse. Inconsciemment, nous corrigeons évidemment notre ego, mais nous désirons aussi corriger la vision des autres.
Les artifices de beauté sont les moyens pour corriger cette perception afin que les autres nous renvoient l’idée que nous voulons. D’ailleurs l’industrie cosmétique affirme que la tendance au refus et aux critiques de l’image des modèles de beauté, faites de maquillage et de chirurgie, masque en vérité un désir fortement réprimandé de leur ressembler.
Quoi qu’il en soit, un soi fondé sur l’abondance de l’approbation sociale n’est pas solide. Des troubles comportementaux apparaissent lorsque l’un des deux autres éléments qui composent notre soi est faible et que nous recherchons la compensation par l’approbation de la beauté.
L’élément le plus essentiel : la connaissance de soi
L’essentiel dans la recherche d’un surplus de beauté par des artifices, est en fait la résolution de la tension qui se crée lorsque les autres ne reconnaissent pas la beauté de la personne comme elle le veut.
En principe, c’est une bonne chose pour le “soi”. Cependant, une meilleure personnalité peut être construite lorsque la personne se connait bien elle-même. Quand elle connait ses forces et ses faiblesses, elle ne s’engage que dans des défis dont elle est sûre qu’elle peut surmonter. Un soi très fort se construit et il est plus facile pour elle de reconnaître que sa beauté naturelle, sans artifices, est la meilleure beauté de toutes.
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