La solitude fait peur. À tort ou à raison, les gens tendent à appréhender le fait d’être seul. Pourtant, au moins la moitié de la population mondiale a une personnalité introvertie. Ces personnes s’épanouissent davantage quand elles sont seules.
En vérité, si on ne s’accorde pas du temps pour y réfléchir, on ne sait pas vraiment pourquoi on a si peur d’être seul. De même, si on n’y pense pas profondément, on ne sait même pas que la solitude est pour nous, être humain, un besoin essentiel.
La solitude et ses bienfaits
Si on y pense bien, être seul signifie en vérité n’être en compagnie que de soi-même. Lorsque nous nous isolons quelque part, on engage forcément une discussion avec nous-mêmes. Cet échange avec soi est bénéfique dans la mesure où on apprend à se connaître davantage.
La connaissance de soi est un élément clé pour renforcer l’estime de soi. Quand on connaît bien ses valeurs, on se remet en question si on poursuit bien son but ou non. De même, si on a du temps pour discuter avec soi-même, on se mémorise des succès et des échecs ainsi que leurs raisons. Leur dissonance par rapport à ce qu’on pense de soi est réduite à néant. Soi-même comme compagnie est dans ce cas avantageux.
La solitude permet aussi de recharger le cerveau. Les psychologues ont constaté qu’avec le rythme actuel de notre activité sur les réseaux sociaux, notre cerveau est continuellement sollicité. La communication, quand elle est au maximum, fatigue notre organe de la raison. Se refermer de temps en temps permet de restaurer toute son énergie.
Enfin, il y a la stimulation de la créativité. Tout le monde sait que les écrivains, inventeurs ou dessinateurs sont prolifiques quand ils arrivent à s’isoler. Les rêves et l’abstraction se promènent librement dans notre tête quand nous ne discutons qu’avec nous-mêmes. Beaucoup de savants, scientifiques et mathématiciens de l’histoire se sont, eux aussi, imposés des moments de solitude dans leurs quotidiens.
La solitude et les craintes indéfinies
Si on considère tous ces avantages de la solitude, l’homme, théoriquement, ne doit pas avoir peur d’être seul. En vérité, la plupart de ces raisons sont floues, indéfinies et presque irrationnelles.
La première de ces raisons obscures est le résidu de notre peur historique. En effet, au tout début de l’histoire, l’homme, lorsqu’il était séparé de son groupe, était condamné à mourir. Cette peur s’est transmise à travers les générations. L’exemple de sa concrétisation est peut-être la considération que la sanction sociale la plus sévère est le bannissement du fautif. C’est la même chose lorsqu’on punit un enfant en le menaçant de le laisser seul.
La seconde raison obscure est celle de la société elle-même qui a une aversion pour la solitude. Très souvent, celui qui préfère la solitude est associé à une image péjorative d’auto-suffisant et de hautain. En même temps, beaucoup d’adages, de productions littéraires ou de chansons sont faits pour dissuader la solitude.
Enfin, il y a notre société de consommation dont l’intérêt est en contradiction totale avec la solitude. Au tout début, on croyait que la télévision était une invention destinée aux âmes solitaires. Très vite, on a compris que les publicités et les propagandes ne fonctionnaient pas si les gens ne discutaient pas du produit entre eux. Ensuite l’informatique, internet, la téléphonie mobile, les réseaux sociaux sont arrivés. Leur fondement même est en opposition avec l’isolement.
La solitude et la peur réelle
Avec la solitude, il y a cependant des facteurs réels de souffrance. Ce qu’on appelle isolement en fait, est le cas de ces personnes qui perçoivent la solitude comme une douleur. Dans leur cas, être seul n’est pas une situation d’épanouissement. C’est une spirale infernale où leur isolement les pousse davantage à la séparation au monde qu’ils jugent trop parfait pour eux.
La peur réelle se manifeste aussi dans la peur de soi. En effet, comme on l’a vu supra, être seul vous conduit à rencontrer votre intérieur. Pour une raison ou pour une autre, il y a des personnes qui se craignent elles-mêmes. Déception, ennui, dépression, incompréhension, etc. la perspective de se rencontrer n’est pas forcément réjouissante.
La solitude et la spiritualité
Quoi qu’il en soit, n’oublions pas que la plupart des religions et spiritualités encouragent aussi la retraite. La solitude renforce la rencontre avec le divin, les entités ou l’attraction universelle. Elle amplifie les méditations et les prières.
Être seul, quand il n’est pas subi, est un facteur réel de promotion de l’individu. L’homme est un être grégaire, il ne peut vivre ou se développer qu’en société. Cependant, des moments ponctuels de retraite permettent de s’améliorer soi-même dans toutes les dimensions (psychologique, spirituel ou pragmatique).
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